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Le roi des avions furtifs déjà dépassé ? La Chine met la pression sur les Etats-Unis avec un chasseur plus rapide, plus furtif et moins cher écrasant la suprématie du F-35

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Said LARIBI

Said LARIBI

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La flotte furtive la plus imposante au monde prend forme. Avec 500 exemplaires livrés, les États-Unis marquent un jalon stratégique. Mais cette avancée cache de nombreux points faibles.  Coûts explosifs, …

Le roi des avions furtifs déjà dépassé ? La Chine met la pression sur les Etats-Unis avec un chasseur plus rapide, plus furtif et moins cher écrasant la suprématie du F-35

La flotte furtive la plus imposante au monde prend forme. Avec 500 exemplaires livrés, les États-Unis marquent un jalon stratégique. Mais cette avancée cache de nombreux points faibles. 

Coûts explosifs, maintenance difficile, portée limitée : le F-35A semble plus que jamais pris en étau entre ses ambitions technologiques et la réalité opérationnelle d’un conflit de haute intensité contre Pékin.

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Un chiffre symbolique, mais une réalité en demi-teinte

L’arrivée du 500e F-35A dans l’arsenal américain est un cap symbolique. Ce modèle, affecté à la Florida Air National Guard, renforce la montée en puissance du programme entamé il y a plus de vingt ans. L’appareil remplace peu à peu les vétustes F-15C/D, livrés dans les années 1980, et déjà en fin de vie opérationnelle. Pourtant, malgré l’enthousiasme des responsables militaires, le programme accumule les retards et les limites structurelles. La cadence de production, d’environ 48 unités par an, sera divisée par deux en 2026.

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Une flotte gigantesque mais loin d’être invincible

Les 13 escadrons de F-35A actuellement actifs à travers les États-Unis, dont quatre dans la Garde Nationale, représentent la plus grande flotte furtive de la planète. Pourtant, malgré les capacités de furtivité et les avioniques de dernière génération, l’appareil reste fragile. Sa disponibilité opérationnelle plafonne bien en deçà des 80 % théoriques. En comparaison, les F-15 et F-16 atteignent souvent des taux supérieurs à 90 %. Autrement dit, plus de 100 jets pourraient rester au sol en cas d’alerte majeure.

Une défense aérienne sous contrainte

Conçu pour remplacer les F-16 et A-10, le F-35A se voit finalement assigné à des missions de supériorité aérienne… là où il n’excelle pas. Sa vitesse, son rayon d’action et sa charge d’armement sont inférieurs aux F-15EX, pourtant bien plus anciens. Et son radar, moins puissant, limite sa capacité à détecter des cibles à longue distance. Résultat : la défense du vaste espace aérien des États-Unis continentaux devient un casse-tête stratégique, d’autant plus face aux menaces hypersoniques et aux escadrilles de drones avancées.

Chasseurs F-35A de la Garde nationale aérienne américaine
Chasseurs F-35A de la Garde nationale aérienne américaine (Source : US Army)

Le talon d’Achille logiciel

L’un des points noirs du programme reste son logiciel de mission, pourtant vanté comme révolutionnaire. Truffé de bugs, sujet à des mises à jour continues, ce système limite les performances globales de l’appareil. Les pilotes rapportent régulièrement des pannes de capteurs, des anomalies de guidage, et une interface utilisateur trop complexe en combat. Cette dépendance au numérique, loin de renforcer l’autonomie, oblige à des phases de maintenance prolongée après chaque sortie.

Face à la Chine, un pari risqué

Le développement par la Chine de ses propres chasseurs de sixième génération, attendus dès 2030, met la pression sur Washington. Pékin mise sur une furtivité accrue, des drones accompagnateurs, et des systèmes de brouillage avancés. Dans ce contexte, le F-35 pourrait vite devenir obsolète. Sa capacité à survivre face à des systèmes anti-aériens comme le HQ-19 ou face à des chasseurs furtifs comme le J-20 amélioré pose question. La supériorité technologique américaine, longtemps incontestée, vacille.

Chasseurs F-35A de la Garde nationale aérienne du Vermont
Chasseurs F-35A de la Garde nationale aérienne du Vermont (Source : US Army)

Un équilibre budgétaire impossible à tenir

Avec un coût unitaire dépassant les 95 millions d’euros pour un F-35A, sans compter les frais d’entretien, l’US Air Force doit jongler entre ambitions et restrictions. Le programme F-47, successeur attendu, oblige à revoir les budgets à la baisse dès 2026. Entre entretien, formation, et logistique spécifique, le coût global d’un F-35 dépasse largement les 300 millions d’euros sur sa durée de vie. Une addition salée, surtout si les performances promises ne sont pas au rendez-vous.

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L’avenir incertain de l’aéronavale et de la Garde Nationale

L’extension du programme F-35 vers d’autres branches (Navy, Marines, Garde Nationale) crée des déséquilibres internes. Certains États, comme le Vermont ou l’Alabama, accueillent les escadrons sans infrastructures adaptées. Le bruit, la maintenance, et les risques de sécurité suscitent l’inquiétude des populations locales. Par ailleurs, les missions assignées à ces unités sont parfois redondantes, remettant en cause la pertinence d’une telle dispersion logistique du parc.

Tableau récapitulatif : état du programme F-35A

Élément Données
Nombre total livré (2025) 500
Vitesse maximale 1 930 km/h
Rayon d’action Environ 2 220 km
Disponibilité moyenne Environ 55 à 60 %
Coût unitaire ~95 millions €
Pays utilisateurs 17 (dont France, Japon, Israël…)
Année de premier vol 2006
Nombre prévu en service total > 1 700 unités

 

Source : Force Index

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