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La Pologne dépasse la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni avec une armée de char historique dépassant l’imagination

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Said LARIBI

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Varsovie a signé un contrat monumental pour renforcer son armée avec des chars K2 sud-coréens, visant à disposer du plus grand parc blindé d’Europe d’ici 2030. Avec un investissement de …

La Pologne dépasse la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni grâce avec une armée de char historique dépassant l'imagination

Varsovie a signé un contrat monumental pour renforcer son armée avec des chars K2 sud-coréens, visant à disposer du plus grand parc blindé d’Europe d’ici 2030.

Avec un investissement de plus de 6 milliards d’euros, la Pologne assume son rôle de rempart à l’Est et affiche une ambition claire : ne plus jamais être prise au dépourvu face à une menace russe. Cette course à l’armement transforme le pays en acteur central de l’OTAN, dépassant largement ses voisins ouest-européens en nombre de chars.

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Un contrat qui change la donne

Imaginez : 180 chars modernes ajoutés à une armée déjà en pleine expansion. La Pologne vient de signer pour 6,1 milliards d’euros d’équipements, dont 61 véhicules produits directement sur son sol, à Gliwice. Ce n’est pas qu’un achat. C’est un investissement industriel : créer des emplois, acquérir des compétences et, surtout, s’assurer que ces blindés puissent être entretenus localement. En clair, Varsovie ne veut plus dépendre uniquement de ses partenaires, elle veut contrôler sa propre défense.

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Une armée de blindés hors normes

D’ici quelques années, la Pologne va dépasser en chars la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie… réunis. Le chiffre donne le vertige : plus de 1 100 chars en 2030. Dans le détail, cela inclut 360 K2 coréens, 366 Abrams américains, 235 Leopard allemands et 150 PT-91 modernisés. À côté, les armées d’Europe de l’Ouest semblent presque timides. Moins de 950 chars pour ces quatre puissances pourtant historiques. Varsovie, elle, choisit la quantité et la rapidité, parce que pour elle, le temps presse.

Un calendrier serré mais assumé

Le projet n’a pas été simple. Signé avec un an de retard, il a nécessité des négociations âpres. Mais au final, la Pologne estime avoir obtenu de meilleures conditions. Les livraisons sont déjà planifiées, avec un objectif clair : être totalement opérationnelle d’ici 2030.

Étape Livraison prévue Nombre de chars
Premiers arrivés 2022-2023 82 K2 en service
Deuxième vague 2025-2027 119 K2 supplémentaires
Assemblage local 2028-2030 61 K2 produits en Pologne
Objectif 2030 360 K2 en tout

Un rythme rapide et structuré qui contraste avec la lenteur habituelle des programmes militaires européens.

 

Une priorité nationale assumée

La guerre en Ukraine a tout changé. Pour Varsovie, il ne s’agit plus d’une hypothèse mais d’un risque concret. Résultat : un budget militaire qui explose. Avec 4,7 % du PIB consacré à la défense, la Pologne dépasse de loin ses alliés. Cela représente environ 30 milliards d’euros par an. Une somme colossale, mais vue à Varsovie comme le prix à payer pour ne plus revivre les tragédies du passé. Pour beaucoup de Polonais, cette stratégie est aussi une forme d’assurance-vie collective.

Bien plus que des chars

Les blindés attirent l’attention, mais Varsovie construit en réalité une armée complète et moderne. Elle a acheté des lance-roquettes sud-coréens K239 Chunmoo, des obusiers automoteurs K9 Thunder, des avions de combat FA-50, mais aussi des hélicoptères Apache et des systèmes de défense Patriot aux Américains. Cette diversité d’équipements montre une stratégie claire : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et multiplier les partenariats. Washington et Séoul sont désormais ses deux piliers militaires.

Des soldats polonais se tiennent à côté de chars après l'arrivée des premiers chars K2 et obusiers K9 sud-coréens, le 6 décembre 2022, au terminal à conteneurs de la Baltique à Gdynia
Des soldats polonais se tiennent à côté de chars après l’arrivée des premiers chars K2 et obusiers K9 sud-coréens, le 6 décembre 2022, au terminal à conteneurs de la Baltique à Gdynia. (Mateusz Slodkowski / AFP)

Une stratégie qui bouscule l’Europe

Cette course polonaise a de quoi faire réfléchir ses voisins. Pendant que Berlin et Paris planifient le futur char franco-allemand MGCS… pour 2040, Varsovie achète aujourd’hui. La différence est frappante : d’un côté, l’Europe occidentale mise sur l’innovation à long terme ; de l’autre, la Pologne choisit le pragmatisme immédiat. Ce choix révèle une fracture stratégique. Et, surtout, il oblige l’OTAN à repenser l’équilibre des forces sur son flanc Est.

Un message envoyé à Moscou

Varsovie ne s’en cache pas : cette armée blindée vise avant tout à dissuader la Russie. Avec plus de 1 100 chars modernes, la Pologne envoie un signal clair : toute tentative d’agression rencontrerait une résistance massive. Ce rôle de verrou de l’Est en fait désormais un acteur incontournable. Là où, il y a encore dix ans, la Pologne était vue comme un simple allié secondaire, elle devient aujourd’hui l’un des piliers militaires de l’OTAN.

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Une ambition industrielle qui dépasse les frontières

Produire une partie des chars en Pologne, c’est plus qu’un détail technique. C’est un projet de souveraineté. Varsovie veut créer une industrie de défense locale capable non seulement de soutenir son armée mais aussi, à terme, d’exporter. Cette montée en puissance pourrait transformer la Pologne en fournisseur stratégique pour toute l’Europe de l’Est, réduisant ainsi la dépendance envers Paris ou Berlin. En clair, la Pologne ne veut plus seulement protéger : elle veut aussi peser dans les choix européens.

Source : Reuters

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