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La Belgique n’a peut-être pas la plus grande armée du monde mais ce navire high-tech qu’elle lance est le premier d’un nouveau genre pour la guerre des mines

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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L’« Oostende » entre en scène : la révolution du déminage naval pilotée par la Belgique et les Pays-Bas. Elle ressemble à une frégate, navigue sans bruit, mais ne tire …

La Belgique n'a pas peut-être pas la plus grande armée du monde mais ce navire high-tech qu'elle lance est le premier au monde pour la guerre des mines

L’« Oostende » entre en scène : la révolution du déminage naval pilotée par la Belgique et les Pays-Bas.

Elle ressemble à une frégate, navigue sans bruit, mais ne tire aucun missile. Ce navire belge est le premier au monde d’un nouveau genre qui va bouleverser un des secteurs de la marine militaire les moins connus : la guerre des mines. Bienvenue à bord de l’Oostende, premier navire du programme belgo-néerlandais rMCM (remote Mine CounterMeasure) qui développe une escadrille de drones sous-marins, aériens et de surface, capables de repérer et neutraliser une mine sans mettre en danger un seul marin. !

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Traditionnellement, la guerre des mines est une affaire lente, dangereuse, et proche. Les navires devaient s’approcher des zones suspectes, au risque d’activer eux-mêmes une mine. Avec l’Oostende, tout change.

Ce nouveau type de chasseur de mines repose sur un concept dit “stand-off” : le navire reste à distance, en sécurité, pendant qu’une panoplie de véhicules autonomes fait le travail. Un record mondial vient d’ailleurs d’être établi lors de ses essais en mer : le premier lancement et récupération automatique d’un drone de surface (USV) depuis un navire mère, opérationnellement qualifié.

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Une boîte à outils… qui pense toute seule

Ce navire n’embarque pas une mais quatre catégories de drones, tous capables de coopérer :

  • 2 drones de surface Inspector 125M pour détecter les mines en surface ou lancer d’autres drones,
  • 3 drones sous-marins A-18 (équipés de sonars UMISAS 120) pour explorer les fonds marins,
  • 2 sonars tractés T-18 (UMISAS 240) pour des balayages à large couverture,
  • 4 robots Seascan pour identifier visuellement les mines,
  • 40 charges K-Ster C pour les neutraliser à distance,
  • 2 drones aériens V-200 Skeldar pour survoler et cartographier rapidement la zone,
  • 1 système de dragage influence avec des modules magnétiques (CTM) et acoustiques (Patria),
  • et un Inspector 125S modifié pour les missions de remorquage à fort effort.

Le tout piloté depuis une salle de contrôle à bord, ou potentiellement depuis la terre ferme.

Le navire en lui-même : discret, endurant, polyvalent

L’Oostende est plus grand qu’un chasseur de mines classique, mais il reste agile et discret. Voici ses caractéristiques principales :

Donnée Valeur
Longueur 82,6 mètres
Largeur 17 mètres
Déplacement 2 800 tonnes
Vitesse maximale 15,3 nœuds
Autonomie > 3 500 milles nautiques
Équipage 63 personnes

Le navire est construit à Lorient par Naval Group, en coopération avec ECA Group (devenu Exail), qui fournit toute la partie robotique. Les 12 unités du programme seront réparties entre la marine belge et la marine néerlandaise, remplaçant les vieux chasseurs de mines Tripartite.

Une technologie au service de la sécurité

Ce type de navire n’est pas un luxe : plus de 50 pays dans le monde déploient aujourd’hui des mines marines, certaines à déclenchement acoustique, magnétique, ou même intelligent. Ces engins coûtent peu à produire, mais peuvent bloquer des ports entiers ou couler un cargo.

Avec ce système modulaire, la Belgique et les Pays-Bas se dotent d’un outil :

  • plus rapide : plusieurs drones peuvent travailler en parallèle,
  • plus sûr : aucun humain n’entre dans la zone dangereuse,
  • plus précis : les sonars UMISAS offrent une résolution centimétrique,
  • plus flexible : chaque navire peut adapter sa boîte à outils à la mission.

C’est un changement de paradigme, où le navire devient un hub de commandement mobile, tandis que les drones font l’exécution.

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Et la France dans tout ça ?

Bonne nouvelle : la France fait partie du projet à travers Naval Group (construction) et Thales (communications, capteurs). Et si elle n’opère pas directement ces navires, elle compte intégrer certains de leurs systèmes à ses propres frégates, ou les utiliser pour équiper des drones comme SLAMF.

L’enjeu est stratégique : sécuriser les détroits, ports civils, zones sensibles, sans immobiliser des bâtiments majeurs. Une capacité devenue centrale à l’heure où les tensions maritimes augmentent : mer Rouge, Baltique, détroit de Taïwan…

Source :

  • https://www.naval-group.com/fr/naval-group-met-leau-le-premier-navire-de-lutte-contre-les-mines-du-programme-rmcm-belgo
  • https://www.navalnews.com/naval-news/2025/07/belgian-navy-first-new-mcm-vessel-oostende-completes-sea-trials

 

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