Un blindé sans équipage, conçu pour encaisser les coups à la place des soldats : Moscou ose l’impensable.
Moscou présente un T-72 robotisé capable d’avancer sans équipage dans les zones les plus dangereuses. Conçu pour briser les défenses ennemies, ce prototype baptisé “Shturm” recycle des chars soviétiques en béliers mécaniques. Un pari audacieux qui interroge sur sa fiabilité et son efficacité face aux réalités du champ de bataille moderne.
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Un vieux blindé transformé en machine sans pilote
La Russie a décidé de donner une nouvelle vie à son T-72, char emblématique de l’époque soviétique, en le transformant en engin autonome. Rebaptisé “Shturm”, ce blindé est conçu pour avancer en première ligne sans équipage, réduisant ainsi les risques pour les soldats. Le concept repose sur une idée simple : mieux vaut perdre une carcasse de 40 tonnes que des vies humaines dans les rues dévastées par les combats.
Une artillerie taillée pour la guerre de proximité
Ce prototype n’a rien d’un gadget. Le Shturm est équipé d’un canon de 125 mm modifié, d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm et peut, selon les versions, embarquer des roquettes thermobariques RPO-2 ou même un double canon automatique de 30 mm. Des rumeurs évoquent aussi un modèle futur avec une pièce de 152 mm. Cette variété d’armements en fait un outil redoutable, particulièrement adapté aux assauts contre des positions retranchées.
Conçu pour encaisser et ouvrir la voie
Le rôle de ce char robotisé est clair : il sert de bélier mécanique dans les environnements urbains. Pour cela, il intègre un large bouclier frontal et même une lame de bulldozer pour dégager routes et barricades. Ces ajouts lui permettent de progresser sous le feu ennemi, ouvrant des brèches pour les troupes et les véhicules conventionnels. Cette logique rappelle les chars sacrifiés de la Seconde Guerre mondiale, utilisés pour forcer les lignes ennemies.
Un projet qui s’appuie sur la Chine
La Russie n’est pas la première à expérimenter ce type de char robotisé. Pékin avait déjà travaillé sur ses propres versions basées sur le vieux Type 59, avec des résultats mitigés. Les liens stratégiques étroits entre Moscou et Pékin laissent penser que les ingénieurs russes ont pu tirer parti de cette expérience chinoise. Si les Shturm réussissent leurs tests, cela pourrait donner naissance à une nouvelle génération de blindés sans équipage, conçus dès l’origine pour être robotisés.
Le pari des chars automatisés
L’idée n’est pas sans rappeler le T-14 Armata, un char russe de dernière génération largement automatisé mais dont la production reste très limitée. Le Shturm, plus rustique, est pensé comme une solution intermédiaire, reposant sur des stocks de T-72 disponibles. Mais la guerre en Ukraine a largement entamé ces réserves, ce qui pourrait compliquer une mise en série. L’objectif est d’accumuler de l’expérience pratique avant de passer à des véhicules conçus spécifiquement pour être pilotés à distance.
Tableau des dates clés du Shturm
Date | Événement |
2022 | Premières fuites sur un projet russe de char T-72 télécommandé |
2023 | Confirmation par Uralvagonzavod du développement du programme Shturm |
Début 2024 | Premiers essais de terrain signalés sur des terrains militaires russes |
Été 2024 | Apparition d’images floutées du prototype en circulation |
Début 2025 | Présentation officielle d’un exemplaire complet lors de tests médiatisés |
Les défis d’une guerre moderne
Si l’idée séduit sur le papier, la réalité opérationnelle pose question. Les champs de bataille actuels sont saturés de drones, d’artillerie de précision et de systèmes de brouillage électronique. Un char sans pilote pourrait être neutralisé avant même d’accomplir sa mission. Le défi sera donc d’assurer des communications fiables et une protection suffisante pour que le Shturm puisse justifier son coût et son rôle dans une armée déjà sous pression.
Une vitrine technologique ou une impasse ?
Pour Moscou, présenter ce blindé sans équipage est un moyen de montrer qu’elle innove malgré les sanctions et les difficultés industrielles. Le Shturm est à la fois une promesse et un pari risqué. S’il parvient à prouver son efficacité dans les zones urbaines ukrainiennes, il pourrait devenir un outil incontournable pour l’armée russe. Mais s’il échoue, il restera dans l’histoire comme un prototype de plus, incapable de s’imposer dans la réalité des combats modernes.
Source : Topcor.ru