Dévoilé lors du salon IDEF 2025, le char Altay marque un tournant majeur pour l’industrie défense turque. Autonome, puissant, numérique et déployable sans restrictions, ce blindé nouvelle génération menace sérieusement l’hégémonie des plateformes occidentales sur le marché mondial.
Le char Altay est bien plus qu’un programme industriel : c’est une déclaration de souveraineté. Conçu sur la base d’expériences coréennes, amélioré par des compétences locales et propulsé par une chaîne d’approvisionnement 100 % turque, il prouve que la Turquie peut concevoir, produire et exporter un char lourd sans autorisation étrangère.
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Un monstre d’acier made in Ankara
Présenté pour la première fois publiquement sur un transporteur Zeybek 8×8, l’Altay embarque un canon de 120 mm à munitions programmables, un blindage composite modulaire et un système de protection active ASELSAN. Son moteur BATU, conçu en Turquie, remplace définitivement les composants étrangers. Il est taillé pour répondre aux normes OTAN et évoluer dans tous types de terrains. Ce char « tout-numérique » possède une capacité de combat réseau-centrée et une protection dynamique de haut niveau.
Une autonomie stratégique assumée
La présentation de l’Altay en 2025 survient alors que de nombreux pays cherchent des alternatives aux plateformes américaines, allemandes ou sud-coréennes, souvent soumises à des restrictions politiques. L’approche turque repose sur une chaîne industrielle locale et un accès libre à l’export. Plus besoin de demander la permission pour livrer, entretenir ou améliorer les chars. Une promesse qui attire des clients comme le Qatar, qui en a déjà commandé 100 exemplaires.
Une génération au-dessus du Leopard 2
Comparé aux Leopard 2A4 encore en service dans l’armée turque, l’Altay offre un saut générationnel net : meilleure protection active, systèmes modulaires, capacité de combat en environnement numérique. Alors que les chars occidentaux doivent encore importer ou sous-traiter des éléments critiques, l’Altay est soutenu par une chaîne logistique nationale. Il peut évoluer sur plusieurs décennies sans dépendance extérieure.
Une conception longue mais maîtrisée
L’histoire de l’Altay remonte aux années 2000, avec un partenariat initial avec Hyundai Rotem. En 2018, le projet passe aux mains de BMC pour accélérer la nationalisation des composants. Le moteur BATU, l’électronique de bord, les radars et les systèmes de visée sont intégralement turcs depuis 2024. Après des tests en condition hivernale extrême, le char est validé pour opérer jusqu’en zone arctique.
Un outil pensé pour les guerres modernes
L’Altay a été conçu pour s’adapter aux conflits hybrides, avec des systèmes de brouillage, des senseurs longue portée et une interopérabilité avec les drones et l’infanterie. Il est équipé pour faire face à des attaques par missiles, drones kamikazes ou munitions à guidage laser. La Turquie mise sur un « blindé intelligent », réactif, évolutif et capable de survivre dans la guerre de demain.
Un marché à l’export déjà conquis
L’un des atouts clés de l’Altay réside dans son potentiel commercial. Le contrat avec le Qatar montre que le marché du char lourd n’est pas mort, mais en attente de solutions plus souples. Contrairement aux chars occidentaux, souvent bridés par des clauses politiques, l’Altay offre une indépendance complète. Les pays qui veulent se renforcer sans passer par l’OTAN ou les USA y voient une opportunité unique.
Tableau – Éléments clés de l’Altay 2025
| Spécifications | Données techniques |
| Canon principal | 120 mm à munitions programmables |
| Motorisation | BATU turc, 1 000 chevaux |
| Poids | Environ 65 000 kg |
| Protection active | ASELSAN AKKOR |
| Capacité réseau-centrée | Oui |
| Transporteur associé | Zeybek 8×8 |
| Export confirmé | 100 exemplaires vers le Qatar |
| Production nationale prévue | 250 exemplaires pour l’armée turque |
Source : Salon IDEF 2025
