Livré à l’armée lors d’une cérémonie officielle à Rome, le nouveau char Ariete C2 marque un tournant pour la défense terrestre italienne. Plus puissant, mieux protégé et interconnecté, ce blindé met fin à 20 ans de sommeil industriel.
L’Italie renoue avec le segment des chars lourds grâce à la modernisation en profondeur de son Ariete. Porté par le consortium CIO (Iveco-Leonardo), le projet C2 donne un nouveau souffle à une flotte vieillissante. Premier exemplaire livré, objectifs européens en ligne de mire, nouvelle motorisation, blindage renforcé et électronique de combat dernier cri : l’Ariete revient en force sur un marché stratégique.
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Une renaissance qui redonne de la puissance blindée
Pendant deux décennies, l’armée italienne est restée discrète dans le domaine des chars de bataille. La réception du premier Ariete C2 à Cecchignola, près de Rome, change la donne. Ce char modernisé relance un pan entier de l’industrie de défense nationale. L’objectif affiché : remettre l’Italie au centre du jeu dans le secteur très fermé des blindés lourds européens.
Une flotte remise à niveau pour les années 2040
Actuellement, l’armée aligne 150 chars principaux, dont 90 seront convertis au standard C2, avec 35 unités supplémentaires en option. Le contrat piloté par CIO (Consorzio Iveco–OTO Melara) doit porter la flotte à 125 unités d’ici la fin de la décennie. Le programme vise une longévité opérationnelle jusqu’en 2040, le temps que le futur char franco-allemand MGCS devienne réalité.
Un bond technologique dans la mobilité tactique
Le cœur du nouveau C2, c’est son moteur V12 MTCA de 1 500 chevaux, conçu par Iveco. Il remplace l’ancienne motorisation de 1 270 chevaux et permet un gain notable en couple et en maniabilité sur tout type de terrain. Couplé à une nouvelle boîte de transmission, ce bloc propulse les 54 tonnes du blindé avec une agilité bien supérieure au modèle original des années 1990.
Une protection adaptée aux menaces modernes
Le C2 embarque un blindage repensé avec des modules réactifs et passifs, capables de stopper les projectiles à énergie cinétique et les charges creuses. En prévision, le char est prêt à intégrer un système de protection active dans une prochaine phase. Ce choix place le C2 dans la même catégorie que les Leopard 2A7 ou Leclerc XLR, avec une résistance accrue en combat rapproché ou urbain.
Une connectivité pensée pour le champ de bataille numérique
Côté électronique, l’évolution est radicale. Le char reçoit une suite de conduite de tir 100 % numérique, avec des capteurs thermiques jour/nuit indépendants pour le tireur et le chef de char. L’ensemble est interfacé avec un système C4I complet, qui permet de partager des données en temps réel avec d’autres unités blindées, des drones ou des centres de commandement avancés.
Une ergonomie repensée pour les missions longues
À l’intérieur, les postes ont été redessinés pour améliorer le confort et la concentration de l’équipage. Le poste de conduite bénéficie d’une meilleure visibilité et d’un agencement plus intuitif. De nouveaux circuits électriques, un réseau d’alimentation modernisé et un système de gestion de mission en réseau renforcent l’efficacité du char sur des engagements prolongés.
Un retour stratégique dans la compétition européenne
Ce nouveau char symbolise le retour de l’Italie dans un secteur clé. Il renforce à la fois la crédibilité de Rome au sein de l’OTAN et sa capacité d’action autonome. À l’heure où plusieurs pays européens s’interrogent sur le remplacement de leurs chars actuels, le C2 pourrait devenir une solution intermédiaire crédible avant l’arrivée du MGCS prévu à l’horizon 2035–2040.
Tableau récapitulatif – Ariete C2
| Caractéristique | Valeur ou détail |
| Type | Char de bataille principal |
| Poids | 54 000 kg |
| Motorisation | V12 MTCA – 1 500 ch |
| Transmission | Automatique renforcée |
| Canon principal | 120 mm à âme lisse |
| Électronique de tir | Système numérique jour/nuit |
| Réseau de combat | Compatible C4I et BMS |
| Protection | Modules réactifs, passifs, actifs en option |
| Portée de production | Jusqu’à 125 unités |
| Objectif de service | Maintien jusqu’en 2040 |
Source : X
