L’Australie a frappé fort avec un système de défense aérienne qui peut stopper des cibles à 15 000 mètres d’altitude. Une démonstration musclée lors d’un méga-exercice militaire, qui en dit long sur les ambitions régionales de Canberra.
Ce n’est pas un missile balistique, ni un chasseur furtif, mais un système à l’apparence modeste qui a volé la vedette en plein désert australien. Le NASAMS, développé avec la Norvège, a prouvé qu’il pouvait verrouiller l’espace aérien et intercepter des menaces sophistiquées dans un scénario de guerre multi-domaines. L’Australie ne veut plus dépendre des autres pour protéger son ciel.
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Une puissance de feu qui décolle en altitude
À 15 000 mètres d’altitude, rares sont les systèmes capables d’intercepter un avion ou un missile en approche. Le NASAMS, lui, le fait avec une précision redoutable. Ce système peut neutraliser des cibles à plus de 30 km, qu’il s’agisse de drones, de missiles de croisière ou d’aéronefs pilotés. Avec son missile principal AIM-120 AMRAAM, déjà éprouvé dans l’OTAN, l’Australie rejoint le cercle fermé des pays capables de verrouiller l’espace aérien à haute altitude.
Une architecture pensée pour une réaction immédiate
Ce qui rend le NASAMS aussi efficace, c’est son réseau modulaire. Contrairement aux systèmes plus lourds comme le Patriot, il peut être déployé rapidement sur plusieurs points du territoire. Ses radars AESA CEAFAR, couplés à des capteurs optiques et passifs, permettent de repérer plusieurs menaces à la fois. En quelques secondes, le système passe d’une cible à une autre, qu’elle arrive en piqué ou qu’elle se cache à basse altitude.
Une démonstration en terrain réel et hostile
Le 15 juillet, en plein cœur de l’exercice Talisman Sabre 2025, les Australiens ont mis leur système à l’épreuve. Ce n’était pas une simulation sur écran : les tirs ont eu lieu en condition réelle, au cœur de l’Outback. Plus de 35 000 soldats, issus de 19 nations alliées, ont participé à cet entraînement. Le NASAMS a montré qu’il pouvait s’intégrer sans accroc dans une manœuvre complexe avec les forces américaines, notamment la 3e unité multidomaine (MDTF).
Une défense pensée pour les frappes modernes
Aujourd’hui, les menaces aériennes ne viennent plus d’un seul avion ou missile. Ce sont des essaims de drones, des munitions rôdeuses et des frappes simultanées. Le NASAMS a été conçu pour tenir bon face à la saturation. Chaque batterie peut fonctionner seule ou dans un réseau, et s’adapte selon le type de menace. Résultat : des cibles multiples neutralisées avant même d’atteindre leur objectif.
Un projet né d’un partenariat stratégique
Derrière le système, on trouve deux poids lourds : Raytheon Australia et le Norvégien Kongsberg Defense & Aerospace. Cette alliance permet à l’Australie de garder le contrôle technologique tout en bénéficiant d’une expertise déjà déployée ailleurs. Le NASAMS protège déjà la Maison-Blanche et plusieurs capitales européennes. Ce n’est pas un gadget expérimental : c’est une arme fiable, déjà en service dans des zones sensibles.
Une riposte claire dans un contexte géopolitique tendu
L’exercice a aussi été l’occasion pour l’armée américaine de tester son système MRC, une capacité de frappe à moyenne portée. En combinant les deux, les forces alliées ont montré qu’elles peuvent couvrir des centaines de kilomètres de profondeur, du sol à l’espace aérien. Face aux tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique, l’Australie envoie un message fort : elle est prête à se défendre seule ou en coalition, et à tenir son rôle dans un équilibre régional sous pression.
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Une base solide pour viser une autonomie complète
Le colonel James Floyd, qui commande le 16e Régiment de Défense Sol-Air, l’a dit simplement : « Ce système est encore jeune chez nous, mais il attire déjà l’attention de nos alliés. » L’enjeu pour Canberra est désormais de bâtir une vraie défense indépendante, avec NASAMS comme brique fondatrice. Cette ambition colle à une vision plus large : se préparer aux conflits de demain où la supériorité aérienne ne sera plus acquise.
Tableau technique du système NASAMS
Caractéristique | Valeur ou détail |
Missile principal | AIM-120 AMRAAM |
Portée de tir | Entre 24 et 32 km |
Altitude maximale d’engagement | Jusqu’à 15 000 mètres |
Types de cibles | Drones, avions, missiles, munitions guidées |
Radars intégrés | AESA CEAFAR + capteurs optiques/passifs |
Déploiement actuel | 2 batteries en service en Australie |
Partenaires actifs | États-Unis, Norvège, France, Japon, Royaume-Uni |
Dernier exercice validé | Talisman Sabre – 15 juillet 2025 |
Source : Gouvernement des Etats-Unis