Ce capteur ultra-rapide, conçu à partir de la biologie d’un coléoptère, pourrait propulser la Chine en tête de la guerre technologique, surpassant même le futur bouclier spatial des États-Unis.
En s’inspirant d’un coléoptère pyrophile capable de repérer un incendie à des centaines de kilomètres, des chercheurs chinois viennent de concevoir un capteur infrarouge d’une rapidité jamais atteinte. Ce système bio-inspiré serait 20 000 fois plus réactif que les capteurs traditionnels américains. Les applications militaires sont immédiates… et potentiellement redoutables.
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Une inspiration venue de la nature
Le secret de ce nouveau capteur repose sur un étonnant insecte, le Meloe proscarabaeus, ou coléoptère pyrophile. Cet animal est capable de détecter la chaleur d’un feu de forêt à plusieurs centaines de kilomètres grâce à un organe thermique ultra-sensible. En mimant ce mécanisme, des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont mis au point un transistor infrarouge d’une précision inégalée, fonctionnant dans l’infrarouge moyen.
Des matériaux à la pointe
Le capteur utilise du disélénure de palladium (PdSe₂), matériau connu pour sa capacité à absorber le rayonnement infrarouge, associé à du pentacène, un semi-conducteur organique. Cette combinaison permet de détecter des signaux thermiques extrêmement faibles, même en présence de brouillard, de fumée ou de poussières. Lors de tests simulant un incendie à 927 °C, le capteur a enregistré le mouvement des flammes avec 95 % de précision.
Applications industrielles et militaires
Ce capteur pourrait être utilisé dans la sécurité industrielle, la détection d’incendie, la vision nocturne ou encore la surveillance militaire. Mais une autre étude menée en parallèle par la même équipe va plus loin : un dispositif associant du phosphore noir et du sélénure d’indium permet de mémoriser une image infrarouge en 0,5 microseconde, contre plusieurs millisecondes auparavant. Un véritable saut quantique en matière de détection thermique.
Une technologie taillée pour la guerre
Ces capteurs pourraient être embarqués sur des drones autonomes, des satellites d’observation ou des systèmes de défense antimissile comme le HQ-17AE. Ils seraient capables de fonctionner en conditions extrêmes, comme les tempêtes de sable ou les nuit sans lune, là où les systèmes occidentaux montrent leurs limites. À terme, ces capteurs pourraient même servir à guider des canons électromagnétiques depuis des navires chinois.
Une réponse à la Golden Dome américaine
Ce développement intervient peu après l’annonce de la « Golden Dome« , le projet américain de bouclier spatial antimissile basé sur des satellites dotés de capteurs infrarouges. Mais ces capteurs sont basés sur le silicium traditionnel, bien moins rapide et précis que les nouvelles technologies chinoises. Les chercheurs de Shanghai affirment que leur solution permet moins de délais, moins d’énergie consommée et une intégration plus rapide dans des unités opérationnelles.
Une course aux armements invisibles
Le nerf de la guerre moderne, ce n’est plus le missile mais le capteur. Savoir voir avant d’être vu, détecter avant d’être frappé, c’est la clé. Avec ces capteurs ultra-rapides, la Chine se donne les moyens d’avoir une vision thermique temps réel sur plusieurs fronts, sans recourir à des systèmes lourds. Ce sont des briques essentielles pour une guerre numérique décentralisée.
Tableau des dates clés et avancement
Événement | Date estimée |
Publication de l’étude principale | Juin 2025 |
Démonstration sur incendie | Mai 2025 |
Premiers tests sur drone militaire | Début 2026 (estimé) |
Intégration dans le HQ-17AE potentiel | 2027 |
Application sur satellites de surveillance | 2028 (prévision) |
Source : Institut de physique technique de Shanghai