Derrière les collines au sud-ouest de Pékin, la Chine bâtit en secret un monstre de béton et d’acier : 6 millions de mètres carrés, un réseau de bunkers et une capacité de commandement taillée pour la Troisième Guerre mondiale.
Ce que révèlent les satellites est sidérant. À 30 km de Pékin, un gigantesque complexe militaire souterrain est en construction, plus de 10 fois plus grand que le Pentagone. Ce centre de commandement enterré, surnommé « Beijing Military City » par les observateurs occidentaux, marque un tournant stratégique mondial. La Chine affirme ainsi sa volonté d’être prête à toute éventualité.
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Un chantier hors normes
Le chiffre fait frissonner : plus de 6 000 000 m² pour un seul site militaire, contre 620 000 m² pour le Pentagone. Sur les images satellites, on distingue des centaines de grues, des tranchées profondes, et une activité constante, jour et nuit. Le projet couvre 1 500 acres, soit environ 6 km², entièrement dédiés à la stratégie, la protection et la survie. Le début des travaux remonte à la mi-2024. Depuis, le chantier s’accélère et mobilise déjà des milliers d’ouvriers. Les délais annoncés laissent prévoir une mise en service partielle dès fin 2026. Dans cette course au gigantisme, Pékin envoie un signal clair : il s’agit de se préparer au pire tout en affichant sa puissance.
Étape | Date estimée | Heure locale |
Lancement du chantier | Mi-2024 | 7h00 |
Activité en 24/24 | Été 2024 | 6h30 |
Extension sur 6 km² | Automne 2024 | Journée complète |
Premiers tests internes | Début 2025 | 15h00 |
Livraison principale estimée | Fin 2026 | Non précisé |
Une capacité de commandement totale
La vision chinoise va bien au-delà du simple bunker. Ce site est pensé comme un centre opérationnel global, capable de diriger simultanément les actions terrestres, navales, aériennes, spatiales et cyber. L’objectif est clair : maintenir la chaîne de commandement fonctionnelle, même en cas d’attaque nucléaire. L’état-major chinois y intègrera des systèmes de communication cryptés, des centres de données déconnectés du réseau civil et des interfaces de contrôle assistées par intelligence artificielle. La stratégie repose sur la redondance, l’autonomie et la résistance à toutes les formes de guerre moderne.
Une forteresse souterraine
Ce site n’est pas qu’un symbole. Il est conçu pour absorber les chocs les plus violents, y compris des frappes à haute pénétration ou à impulsion électromagnétique. À l’intérieur, des galeries en étoile, des salles pressurisées et des systèmes de filtration de l’air adaptés aux armes chimiques ou biologiques. Ce projet reprend et amplifie la philosophie des anciennes bases comme Xishan, enterrées à plus de 100 mètres sous terre. Mais cette fois, tout est modernisé : générateurs autonomes, systèmes de refroidissement indépendants et connectivité cryptée. La survie militaire en environnement extrême devient une priorité.
Un remodelage de la périphérie de Pékin
Autour du site, les changements sont visibles. Des zones agricoles ou industrielles sont peu à peu annexées par l’armée. Les routes se ferment, les brouilleurs anti-drone se multiplient. Le tissu urbain civil est remplacé par une logique militaire, dans un silence assourdissant.
Zone concernée | Date d’annexion | Surface (m²) |
Premiers forages | Été 2024 | 250 000 |
Extension majeure | Automne 2024 | 1 100 000 |
Périmètre final prévu | Hiver 2025-2026 | 6 000 000 |
Cette mutation traduit un glissement progressif de la ville vers le militaire, une forme de militarisation urbaine assumée.
Un laboratoire technologique
Ce complexe est aussi un espace d’expérimentation. On y teste des murs en alliage blindé, des capteurs sismiques intégrés, des systèmes de brouillage longue portée. Tout est conçu pour survivre à la guerre électronique et à la rupture de l’accès spatial. La capacité d’accueil est estimée à plusieurs milliers d’officiers et d’ingénieurs, capables de maintenir les opérations en totale isolation. Ce n’est pas seulement un centre de crise : c’est un écosystème de guerre numérique et de commandement distribué.
Une arme psychologique
En construisant un site aussi colossal, la Chine envoie un message de puissance. Le surnom donné par les analystes américains, « le bunker de l’apocalypse », en dit long sur les peurs qu’il inspire. Dans les états-majors occidentaux, ce chantier provoque une remise en question. Là où le Pentagone incarnait l’invulnérabilité, « Beijing Military City » pourrait devenir la nouvelle norme en matière de forteresse opérationnelle. Et relancer la course aux bases enterrées.
Un avenir militarisé dans un monde instable
Ce projet n’est ni un fantasme ni une anomalie. Il s’inscrit dans une stratégie globale d’adaptation aux guerres du futur : nucléaires, cyber, spatiales. La Chine veut s’assurer que, quoi qu’il arrive, le commandement survivra. La dissuasion ne passe plus seulement par les missiles : elle passe par la capacité à garder le contrôle dans le chaos. Ce complexe pourrait bien en être la preuve la plus tangible.
Source : Wall Street Journal