Troisième fleuron de la classe Suffren, ce sous-marin nucléaire d’attaque incarne la nouvelle stratégie sous-marine française.
Plus rapide, plus furtif et mieux armé, il promet une domination silencieuse dans les zones les plus tendues du globe.
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Une activité soutenue depuis plus de dix ans
Le projet du Tourville a commencé dès 2011 avec la première découpe d’acier à Cherbourg. Nom de code : modernisation. Il a fallu près de 12 ans pour passer de la planche à dessin à la mer. Le réacteur nucléaire a été amorcé en avril 2024, avant les essais en mer dès juillet. Livré en novembre 2024, il entre officiellement en service à l’été 2025.
Des étapes accélérées par rapport à ses prédécesseurs
L’efficacité du chantier s’améliore : le Tourville a été livré quatre mois après ses premières plongées d’essai, contre un an pour le Duguay-Trouin et presque deux ans pour le Suffren. Une manière très concrète de montrer que la chaîne de production gagne en réactivité.
Une architecture totalement repensée
Le Tourville repose sur un réacteur K15 à eau pressurisée couplé à une propulsion par pump-jet, une technologie silencieuse empruntée aux Américains. L’autonomie est de 70 jours, permettant de frapper loin et longtemps. Ce type de propulsion réduit la signature acoustique et augmente les échappatoires en cas de traque ennemie.
Une capacité de frappe redoutable
Armé de torpilles F21, de missiles Exocet SM39 et surtout de croisière MdCN, le Tourville peut viser un objectif à plus de 1 000 km de distance. Il embarque aussi des commandos grâce à des modules dédiés aux nageurs de combat et drones sous-marins. C’est une véritable boîte à outils pour les opérations spéciales.
Une flotte à la transition bien engagée
Avec le Suffren, le Duguay-Trouin et maintenant le Tourville, la France dispose de trois sous-marins Barracuda sur les six prévus. Deux Rubis, l’Améthyste et la Perle, tiennent encore le coup mais seront bientôt remplacés. Le De Grasse, prochain sur la liste, est déjà en essai. La flotte nucléaire d’attaque monte en puissance.
Des chiffres clés pour comprendre
Sous-marin | Mise en service | Temps entre 1er essai et livraison |
Suffren | Juin 2022 | Près de 2 ans |
Duguay-Trouin | 2023 | 1 an |
Tourville | Juillet 2025 | 4 mois |
Le programme Barracuda coûte au total 9,1 milliards d’euros, mais ce montant est à mettre en regard des compétences stratégiques gagnées sur les décennies à venir.
Une force sous-marine au service de la souveraineté
Avec ses neuf sous-marins nucléaires, la France affirme son rang parmi les puissances maritimes mondiales. Les quatre Le Triomphant protègent la dissuasion, pendant que les Barracuda offrent une capacité de frappe rapide et furtive. Dans un monde incertain, ces engins restent des garants de liberté de navigation et de protection des intérêts français.
Source : Ministère des armées