L’armée américaine passe à l’action avec un canon laser monté sur véhicule blindé, capable de pulvériser des drones à 5 km sans une seule balle tirée. Ce nouveau système change radicalement la donne des conflits modernes.
Un véhicule blindé classique, mais équipé d’une arme de science-fiction. C’est désormais une réalité pour l’armée américaine qui déploie un laser de 50 kW monté sur Stryker. Ce système redéfinit l’art de la défense antiaérienne courte portée. Avec une précision chirurgicale, une économie de tir imbattable et un silence d’opération total, cette technologie arrive sur le champ de bataille.
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Une puissance concentrée sur roues
Dans l’Oklahoma, un véhicule Stryker a démontré sa capacité à détruire des drones à plus de 5 km grâce à un laser de 50 kW. Ce système, baptisé DE M‑SHORAD, repose sur un laser à état solide, intégré pour la première fois dans un blindé opérationnel. Son but ? Neutraliser les menaces aériennes, notamment les essaims de drones, les hélicoptères ennemis et même certaines roquettes.
Une défense enfin sans munitions
Le laser embarqué ne tire pas de projectiles. Il chauffe sa cible jusqu’à la destruction, tout simplement. L’énergie est générée par des batteries Li-NCA rechargées par un groupe électrogène diesel. Ce système permet une autonomie mobile, sans dépendance à un stock de munitions. Une fois rechargé, il peut tirer à volonté tant que l’alimentation électrique suit.
Cibler, verrouiller, désintégrer
La visée s’effectue via un radar en bande Ku et un système électro-optique infrarouge. L’ordinateur de bord verrouille une cible, la suit automatiquement, et ajuste en temps réel le faisceau. Cette capacité d’auto-suivi est indispensable face à des drones rapides et imprévisibles. Et surtout, elle permet d’éviter les dégâts collatéraux, un luxe rare sur le champ de bataille.
Un test grandeur nature à Fort Sill
Lors d’un exercice de tir réel, le 4e bataillon de la 60e régiment d’artillerie antiaérienne a utilisé le laser en conditions simulées de combat. Le test a permis d’intégrer ce système dans la structure de commandement numérique (C4ISR), avec une hiérarchisation des menaces entre capteurs et armes. Les opérateurs ont appris à combiner le laser avec les canons de 30 mm et les missiles Stinger.
Objectif : 300 kW dès 2026
Ce système n’est qu’une première étape. Le programme E‑HEL prévoit déjà des lasers plus puissants : jusqu’à 300 kW pour intercepter des missiles ou saturer des drones par dizaines. Ces versions plus lourdes viseront à protéger des zones entières, pas seulement des convois. La montée en puissance passera par une généralisation des tests en conditions réelles dès l’an prochain.
Le retour sur investissement d’une arme silencieuse
L’un des atouts majeurs de cette technologie, c’est le coût par tir quasi nul. Une fois le laser chargé, le système peut engager plusieurs cibles à la suite sans recharger physiquement. Pas de logistique complexe, pas de munitions à livrer. Et sur le terrain, cela veut dire : moins de camions, moins de personnel, et plus de mobilité. Un changement profond dans la manière d’équiper une brigade.
Une arme pensée pour l’avenir du combat
Ce type de défense permet de répondre à une menace devenue omniprésente : les drones kamikazes. De plus en plus petits, plus nombreux, ils sont difficiles à intercepter avec des missiles traditionnels. Le DE M‑SHORAD offre une réponse immédiate, avec un tir silencieux, sans bruit, sans fumée. Idéal pour les opérations en milieu urbain ou les missions discrètes.
Tableau – Calendrier des prochaines étapes
Date | Événement prévu |
Mars 2024 | Déploiement de 4 Stryker laser à l’étranger |
Juin 2025 | Premier tir réussi à Fort Sill |
2026 | Début du programme E‑HEL à 300 kW |
Octobre 2026 | Tests de saturation avec essaims de drones |
2027 | Premiers modèles de série dans les brigades |
Source : US Army