L’US Navy accélère sa mue technologique avec un projet qui fait froid dans le dos : un sous-marin robotisé capable d’opérer seul, pendant des semaines, et de transporter une charge massive d’explosifs.
Dans le silence des abysses, l’Amérique prépare une arme nouvelle génération : l’OEX, un drone sous-marin géant, pensé pour agir sans équipage et frapper là où personne ne l’attend. S’il réussit, il pourrait bouleverser les rapports de force sous-marins.
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Des ambitions démesurées pour une plateforme hors norme
Avec l’OEX (Ocean Explorer), la marine américaine veut franchir un cap technologique majeur. L’engin vise à devenir un robot autonome, capable de traverser les océans, sans assistance, pour des missions de plusieurs milliers de kilomètres. Sa fonction ? Transporter des charges modulaires, incluant capteurs, explosifs ou dispositifs de surveillance.
Une demande officielle lancée à l’industrie
L’Office of Naval Research (ONR) a ouvert un appel à candidatures en juin 2025, demandant aux industriels une proposition de design complet. Trois étapes sont prévues :
- Étude préliminaire avec estimation des coûts
- Développement d’un prototype rapidement opérationnel
- Définition des infrastructures de soutien
Le calendrier :
Étape | Échéance |
Dépôt des pré-études | juillet 2025 |
Propositions détaillées | octobre 2025 |
Lancement du programme | 2026 |
Une autonomie complète sur des zones sensibles
L’un des enjeux clés du projet : l’endurance. L’OEX devra naviguer sur plusieurs semaines, sans ravitaillement, à des profondeurs stratégiques, pour collecter du renseignement ou poser des mines. Il s’intégrera à une doctrine navale distribuée, où les unités agissent indépendamment, sans coordination constante.
Un géant de la mer sans équipage humain
À l’image des drones aériens, l’OEX n’embarque aucun marin. Sa conception repose sur une propulsion hybride, un système modulaire, et une navigation assistée par IA. Son gabarit ? Comparable à celui d’un sous-marin d’attaque classique, soit 30 à 50 m de long pour une masse estimée entre 40 et 70 tonnes.
Les précédents : Orca et Manta Ray
Ce projet s’inscrit dans une course à l’innovation déjà lancée avec :
- L’Orca de Boeing : sous-marin autonome à propulsion diesel-électrique
- Le Manta Ray de Northrop Grumman : engin ultra-endurant, assemblé sur le terrain
Ces programmes ont démontré la faisabilité d’une autonomie prolongée, avec des essais réussis en 2024 au large de la Californie.
Une arme pensée pour l’Indo-Pacifique
L’OEX pourrait jouer un rôle déterminant dans les zones contestées :
- Dissuasion silencieuse en mer de Chine
- Renseignement au large de Taïwan
- Poser des mines ou détecter des câbles sous-marins
Avec la montée des tensions dans l’Indo-Pacifique, la discrétion devient une arme à part entière. L’OEX offrirait à l’US Navy une présence continue, indétectable, dans ces eaux critiques.
Vers un futur sans marins ?
Le programme s’inscrit dans une évolution profonde : remplacer certains sous-marins habités par des systèmes automatisés, moins coûteux, plus endurants, et surtout jetables en cas de perte. Cette logique du “remplaçable” pourrait s’imposer dans les doctrines navales à l’horizon 2035.
Source : ONR