La Chine dévoile une arme laser capable de brûler même l’Arctique.
Un faisceau invisible, une portée d’un kilomètre, et aucun besoin de climatisation. Le tout tient dans une mallette, pèse moins qu’un climatiseur portable et peut percer un drone à plus de 1 000 mètres.
Conçu par des chercheurs militaires chinois, ce système laser change la donne sur le terrain. Entre prouesse technologique et défi géopolitique, ce laser soulève bien des questions que nous allons aborder dans cet article.
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La Chine dévoile un laser capable d’endurer la glace comme le sable
Une équipe affiliée à l’Université nationale chinoise des technologies de défense a mis au point un appareil que beaucoup jugeaient encore impossible à miniaturiser : un laser à fibre optique de 2,47 kilowatts, fonctionnant dans des conditions extrêmes, sans le moindre dispositif de refroidissement.
Son rayon reste stable de -50 °C à +50 °C, sans ventilateurs, sans climatisation, sans bloc frigorifique. Un exploit rare dans le domaine des armes à énergie dirigée, qui exigent en général des camions entiers pour être opérationnelles. L’appareil, pensé pour tenir dans une simple mallette, reste utilisable aussi bien sur une montagne sibérienne qu’au beau milieu du désert du Taklamakan.
Une conception thermique entièrement repensée
La clé de cette stabilité thermique ? Un design totalement remanié du laser de pompage, c’est-à-dire le module qui injecte de l’énergie dans la fibre pour générer le faisceau. Ici, la chaleur dégagée est considérablement réduite à la source : donc plus besoin de dissiper ce qui n’est presque pas produit.
Autre astuce : un double jeu de diodes laser, neuf à l’avant et dix-huit à l’arrière, injectent la lumière dans la fibre selon deux directions opposées. Ce flux inversé évite les déséquilibres thermiques, notamment lors de variations rapides de température.
Un troisième point d’ingénierie mérite mention : les éléments les plus sensibles à la chaleur sont placés à l’extérieur de la cavité centrale. Ils échappent ainsi aux pics thermiques, sans pour autant compromettre la stabilité du faisceau.
Enfin, la fibre elle-même est refroidie sur une section de 8 centimètres de diamètre, évitant la formation de modes parasites qui détérioreraient le faisceau.
Le rôle central d’un métal peu connu, l’ytterbium
Au cœur de cette technologie : l’ytterbium, un métal rare abondant sur le territoire chinois. Ce lanthanide, difficile à remplacer, est dopé dans la fibre optique et confère au système sa robustesse thermique et son efficacité énergétique.
Dans cette configuration, le rendement de conversion atteint 71 %, une valeur exceptionnelle pour une arme laser. À température ambiante (20 °C), la puissance délivrée monte jusqu’à 2,47 kilowatts avec une qualité de faisceau proche de la perfection.
C’est suffisant pour désactiver un drone à plus de 1 000 mètres, ou découper des matériaux comme l’aluminium ou le plastique renforcé. L’arme ne produit ni son, ni recul, ni lumière visible, sauf au point d’impact.
Avantages stratégiques face aux systèmes concurrents
Comparons.
Système | Pays | Puissance | Portabilité | Températures supportées |
---|---|---|---|---|
Laser chinois 2025 | Chine | 2,47 kW | Malette (portable) | -50 à +50 °C |
HELMA-P | France | 2 kW | Camion de 7 tonnes | Non spécifié |
IDDIS | Inde | 1 à 2 kW | Plateforme mobile lourde | Non spécifié |
Cette miniaturisation représente donc un avantage tactique significatif : elle permet une intégration sur des drones, véhicules blindés légers ou unités d’infanterie mobiles. Dans un contexte d’affrontements hybrides et de guerre électronique, la capacité de détruire un drone de surveillance sans bruit et sans signature thermique excessive est stratégiquement précieuse.
Des débouchés industriels à portée de main
Le laser n’intéresse pas que l’armée.
Son efficacité énergétique et sa tolérance thermique ouvrent des perspectives dans l’industrie du découpage de précision, la soudure à distance ou encore la neutralisation de drones civils dans des zones sensibles (usines, aéroports, centrales électriques).
Les entreprises opérant dans des milieux extrêmes — plateformes pétrolières, bases polaires, déserts d’extraction minière, pourraient aussi adopter ce type de système, là où les technologies classiques échouent à cause des variations climatiques.
Pour les sites isolés sans alimentation stabilisée, la faible consommation électrique représente un atout. L’arme peut être alimentée par une simple batterie lithium-fer-phosphate ou un petit générateur thermique, ce qui la rend autonome pour plusieurs heures.
La bataille des terres rares en arrière-plan
Ce laser n’est pas qu’une prouesse technique. Il est aussi un révélateur géopolitique. L’ytterbium, utilisé ici comme dopant, fait partie des terres rares dont la Chine contrôle environ 80 % de la production mondiale.
Cela lui offre un avantage industriel considérable, tant pour la fabrication que pour l’exportation. En bloquant ou limitant l’accès à ce métal, Pékin pourrait freiner les efforts de développement de concurrents européens ou américains dans le secteur des armes à énergie dirigée.
Le projet chinois agit ainsi comme une démonstration de souveraineté technologique, où recherche, défense et contrôle des ressources stratégiques s’imbriquent. Ce n’est donc pas simplement un laser, mais un signal politique silencieux, envoyé à ceux qui observent les progrès militaires chinois de trop près.
Sources : Journal chinois Higher Power Laser and Particle Beams, South China Morning Post, rapports de l’Université nationale de technologie de défense, documentation industrielle sur l’ytterbium.
Image : Abstrait horizontal laser optique (Freepik)