Lors du Salon du Bourget 2025, Paris et Stockholm ont discrètement posé les jalons d’une coopération militaire d’une ampleur inédite.
Au menu : missiles de précision, avions de veille radar… et potentiellement, un contrat stratégique autour des frégates françaises Ronarc’h. Un signal clair envoyé à Moscou et Washington.
A lire aussi :
- Cette démonstration de force de la Chine a de quoi inquiéter : jamais la flotte de l’Empire du Milieu ne s’était aventurée si loin dans le Pacifique
- La France va permettre à ce pays de rivaliser avec son pire ennemi la Turquie grâce à ce bijou high-tech à 800 millions d’euros : la FDI
L’Europe de la défense prend forme, même sans tambour
Les ministres de la Défense français et suédois ont acté une feuille de route commune, à l’occasion du Salon du Bourget. Si l’annonce est passée relativement inaperçue, elle marque un tournant : la coopération industrielle entre les deux pays s’étend aux drones, à la défense anti-aérienne, et surtout aux navires de combat. La Suède confirme qu’elle regarde désormais au-delà de l’OTAN pour s’équiper.
Des projets déjà concrets
Les deux pays travaillent déjà ensemble sur plusieurs équipements : hélicoptères NH90, missiles AT4, véhicules BvS10… Dernière avancée ? La Suède a commandé des missiles Akeron MP pour ses forces terrestres et envisage de se doter de radars aériens GlobalEye. Côté français, deux appareils pourraient remplacer les vieillissants E-3F.
Une frégate qui change la donne
La véritable surprise, c’est la volonté française de proposer à la Suède sa frégate FDI, ou classe Ronarc’h, pour moderniser sa flotte. Cela remettrait en question le programme local Luleå prévu pour remplacer les corvettes Visby. Une première depuis des décennies pour une marine suédoise historiquement autonome.
Pourquoi Stockholm réfléchit sérieusement
La Suède avait confié à Saab la conception de cinq nouvelles corvettes. Mais le projet évolue : à la demande de l’état-major, il faut allonger l’autonomie, agrandir la taille à 120 mètres, intégrer des systèmes anti-drones. Le programme est donc retardé, passant à quatre navires seulement, avec livraison attendue en 2030.
Événement | Date prévue |
Fin de l’étude de définition | Mi-2025 |
Début de la production navale | Fin 2026 ? |
Livraison du premier navire | À partir de 2030 |
Un navire adapté aux besoins baltiques
La frégate Ronarc’h mesure 122 mètres pour 4¥000 tonnes. Elle embarque radars, sonars KingKlip et CAPTAS-4, missiles Aster, torpilles MU90 et drones. Son architecture numérique permet des mises à jour continues. Naval Group peut en produire deux par an à Lorient, avec une intégration armement localisable à Karlskrona.
Une occasion pour rebattre les cartes
Si la Suède opte pour la frégate française, ce serait une première à ce niveau de coopération navale européenne. Cela remettrait en question le leadership de Saab Kockums et de ses partenaires britanniques dans la défense nordique. Et cela ouvrirait une brèche pour d’autres coopérations structurantes franco-scandinaves.
Une réponse européenne au brouillard stratégique
Face à la guerre en Ukraine, les pays nordiques revoient leur priorités. La Suède, fraîchement entrée dans l’OTAN, cherche des partenaires solides. La France se positionne comme pilier industriel et stratégique, capable de proposer du clé-en-main moderne, compatible OTAN et sur mesure.
Source : Salon du Bourget