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Les Etats-Unis rattrapent la Chine et la Russie avec ce nouveau radar invisible traquant des missiles à plus de 6 000 km/h

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Said LARIBI

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Le Pentagone vient de recevoir un radar de nouvelle génération capable de suivre des missiles hypersoniques. Une pièce essentielle dans la course mondiale aux technologies de défense, alors que la …

Les Etats-Unis rattrapent la Chine et la Russie avec ce nouveau radar invisible traquant des missiles à plus de 6 000 km/h

Le Pentagone vient de recevoir un radar de nouvelle génération capable de suivre des missiles hypersoniques. Une pièce essentielle dans la course mondiale aux technologies de défense, alors que la Chine, la Russie ou l’Iran affichent déjà leurs ambitions.

Ce nouveau radar américain, fruit de plusieurs années de recherche, peut suivre des projectiles allant à plus de 6 000 km/h, grâce à une technologie à base de nitrure de gallium. Il marque une étape cruciale dans la modernisation du système THAAD, pensé pour intercepter les menaces les plus rapides et imprévisibles.

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Une menace hypersonique qui s’intensifie

Les missiles hypersoniques sont capables d’atteindre Mach 5, soit plus de 6 000 km/h, tout en changeant de trajectoire. Contrairement aux missiles balistiques classiques, ils volent à basse altitude et manœuvrent en vol, rendant leur détection extrêmement difficile. La Russie, la Chine et l’Iran revendiquent déjà des systèmes de ce type. Face à cette prolifération, les États-Unis veulent réagir rapidement pour combler un retard technologique devenu stratégique.

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Une pièce maîtresse du système THAAD

Le radar livré est une nouvelle version de l’AN/TPY-2, utilisé dans le cadre du système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense). Ce dispositif permet de détecter et intercepter des missiles en phase finale de leur trajectoire. Utilisé dans plusieurs pays comme Israël, ce système devient désormais encore plus précis avec le passage à la technologie nitrure de gallium (GaN), plus réactive, plus puissante et surtout capable de suivre des objets plus petits à plus longue distance.

L'AN/TPY-2 est un radar de défense antimissile capable de détecter, de classer et de suivre les missiles balistiques. Il fonctionne dans la bande X du spectre électromagnétique, ce qui lui permet de voir les cibles plus clairement. Il dispose de deux modes : l'un pour détecter les missiles balistiques en ascension, et l'autre pour guider les intercepteurs vers une ogive descendante.
L’AN/TPY-2 est un radar de défense antimissile capable de détecter, de classer et de suivre les missiles balistiques. Il fonctionne dans la bande X du spectre électromagnétique, ce qui lui permet de voir les cibles plus clairement. Il dispose de deux modes : l’un pour détecter les missiles balistiques en ascension, et l’autre pour guider les intercepteurs vers une ogive descendante. (Source RTX)

Un radar à la pointe de la technologie

Le nouveau radar est entièrement équipé de semi-conducteurs en nitrure de gallium. Ce matériau offre une meilleure conductivité thermique et une plus grande résistance à la chaleur que le silicium, ce qui est crucial pour les performances radar. Conçu par Raytheon, ce radar permet à la fois une meilleure portée et une précision accrue dans la reconnaissance des menaces ultra-rapides. Il constitue la version la plus avancée jamais produite de l’AN/TPY-2.

Raytheon possède sa propre fonderie de nitrure de gallium située à Andover, dans le Massachusetts, et intègre cette technologie dans ses produits radar
Raytheon possède sa propre fonderie de nitrure de gallium située à Andover, dans le Massachusetts, et intègre cette technologie dans ses produits radar. (Source : RTX)

Une montée en puissance depuis 2016

Le projet a débuté en 2016 avec un contrat de 14,9 millions d’euros, avant de recevoir un soutien massif en 2020 avec une commande de 2,1 milliards d’euros pour sept radars. Ces radars sont destinés à l’armée américaine, mais aussi à des ventes militaires à l’étranger, comme en Arabie saoudite. L’objectif à long terme est de remplacer tous les anciens radars par ces nouvelles versions basées sur le GaN, avec une enveloppe budgétaire prévue de 27 millions d’euros supplémentaires dès 2025.

Une capacité d’interception testée avec succès

En mars 2025, l’US Navy et la Missile Defense Agency ont réalisé un test de défense hypersonique près d’Hawaï. Un missile simulé a été suivi avec succès par un système équipé de ces nouveaux radars, à bord de l’USS Pinckney. Ce test réussi confirme la capacité de traque en temps réel de projectiles à très haute vitesse et marque une avancée opérationnelle majeure pour les forces américaines.

Élément essentiel du système de défense antimissile balistique, l'AN/TPY-2 scrute en permanence le ciel à la recherche de missiles balistiques. Il sert d'œil au système de défense antimissile terminal à haute altitude (THAAD)
Élément essentiel du système de défense antimissile balistique, l’AN/TPY-2 scrute en permanence le ciel à la recherche de missiles balistiques. Il sert d’œil au système de défense antimissile terminal à haute altitude (THAAD). (Source : RTX)

Une nouvelle doctrine de défense nationale

Depuis l’ère Trump, le Pentagone envisage une sorte de « Dôme d’or » pour protéger le territoire américain contre toutes sortes de menaces, y compris les missiles hypersoniques. L’ajout de radars GaN permet de couvrir un espace plus large, avec plus de réactivité et une interconnexion facilitée avec d’autres systèmes défensifs (Patriot, THAAD, Aegis).

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Le prochain test spatial prévu en 2026

Un test orbital est déjà prévu en 2026 avec Rocket Lab. Leur fusée Neutron embarquera un prototype de radar pour vérifier sa résistance à un vol suborbital complet.

Voici un tableau récapitulatif des échéances clés :

Date Événement Détail
2016 Début du projet GaN Contrat de 14,9 M€ avec Raytheon
2020 Commande massive 2,1 Md€ pour 7 radars GaN
Mars 2025 Test près d’Hawaï Simulation réussie avec USS Pinckney
Fin 2025 Livraison à l’US Army 13ème radar AN/TPY-2 en version GaN
2026 Test orbital avec Rocket Lab Mission Neutron pour vérification spatiale

 

Source : RTX

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