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Le plus grand rival de la France bat un record mondial avec ce drone capable de parcourir 13 800 km sur 2 mois quand le champion de l’hexagone tient 10 jours

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Le Royaume-Uni présente un drone marin « record » et prêt à conquérir les mers. À première vue, il ressemble à une vedette rapide, profilée et discrète. Mais sous ses airs anodins, …

Le plus grand rival de la France bat un record mondial avec ce drone capable de parcourir 13 800 km sur 2 mois quand le champion de l'hexagone tient 10 jours

Le Royaume-Uni présente un drone marin « record » et prêt à conquérir les mers.

À première vue, il ressemble à une vedette rapide, profilée et discrète. Mais sous ses airs anodins, c’est un changement d’époque qui s’annonce. L’Oceanus12 XLR conçu par l’entreprise britannique Zero USV, vient de battre un record  : plus de 13 800 kilomètres parcouru sans aucun ravitaillement, ni intervention humaine à bord. Son autonomie s’étend jusqu’à 60 jours consécutifs, le tout à l’aide d’un système hybride et d’une conception modulaire. D’outil industriel, ce drone maritime pourrait vite devenir un pion essentiel dans la nouvelle géopolitique des océans.

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Il est long de 13 mètres, plus massif que la première version du modèle qui ne dépassait pas 11,55 mètres. Son tirant d’eau atteint 1,76 mètre. Ce n’est pas un géant des mers, mais un véhicule discret, dont l’architecture a été pensée pour conjuguer autonomie, flexibilité et robustesse en mer ouverte.

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Le coffre de carburant est passé de 1 200 litres sur la première génération à 4 000 litres sur ce nouveau modèle. Une capacité triplée, sans pour autant grever la charge utile, qui reste à 1 tonne. Une prouesse que permet notamment sa propulsion hybride-électrique, capable de fonctionner jusqu’à 80 kilowatts, même si la puissance est volontairement limitée à 40 kW pour économiser le carburant.

Il peut croiser à 6 nœuds, soit environ 11 km/h, et atteindre une pointe à 10 nœuds, soit 18,5 km/h, selon la charge embarquée et les conditions de mer.

L’Oceanus12 XL peut parcourir la distance record de 13 800 km.
L’Oceanus12 XL peut parcourir la distance record de 13 800 km.

Le cerveau artificiel d’un navire sans âme

À bord, aucun marin. Pas même un ordinateur classique. C’est GuardianAI, un système de pilotage autonome mis au point par MarineAI, qui orchestre la navigation et les missions. Le navire n’a pas besoin d’ordre humain pour éviter un obstacle, suivre une trajectoire ou surveiller une zone.

Il est également doté d’un radar à haute définition signé Navtech, qui lui permet de détecter en temps réel tout ce qui se présente dans son environnement, jusqu’à plusieurs kilomètres. En complément, il peut être repris en main à distance si nécessaire.

L’un de ses atouts les plus originaux reste sa quille à changement rapide et sa baie à capteurs modulables, capables d’accueillir des équipements variés. En clair, on peut y greffer des modules prêts à l’emploi pour des missions totalement différentes : surveillance côtière, observation environnementale, cartographie sous-marine ou encore écoute stratégique.

Une endurance hors norme et un nouveau record mondial

Le chiffre impressionne : 13 800 kilomètres d’autonomie, soit 7 500 milles nautiques. C’est près de trois fois la portée de la version initiale qui plafonnait à 4 600 kilomètres et 2x fois le précédent record mondial de son homologue américain le Marauder MUSV développé par la société américaine Saronic Technologies. Ce navire autonome de 45 mètres de long peut parcourir jusqu’à 3 500 milles nautiques (environ 6 482 kilomètres) en une seule mission, avec une autonomie en mer de plus de 30 jours selon les besoins opérationnels.

En termes de durée, l’Oceanus12 XLR peut tenir la mer deux mois d’affilée, sans escale, sans ravitaillement, sans intervention humaine. Cette autonomie repose aussi sur une capacité à recharger ses systèmes critiques grâce à des panneaux solaires, garantissant un fonctionnement minimal même dans les zones les plus reculées de la planète.

Le nouveau visage de la guerre en mer

Ce drone n’a pas été conçu pour la parade. Il répond à une réalité : les mers du globe sont de nouveau parcourues par les tensions. Surveillance de câbles sous-marins, sécurisation de zones économiques exclusives, contrôle de trafics illégaux… Les missions qui réclament des navires discrets, endurants et sans équipage sont de plus en plus nombreuses.

C’est dans ce contexte que Matthew Ratsey, fondateur de Zero USV, insiste sur l’enjeu stratégique :

« Ces plateformes sont des multiplicateurs de forces. Elles opèrent loin, longtemps, sans dépendre de ravitaillements. Dans un monde sous pression, c’est une nécessité. »

Les drones marins comme l’Oceanus12 XLR permettent de surveiller des détroits, accompagner des flottes, explorer des zones hostiles, sans risquer une vie humaine. Leur faible empreinte logistique leur permet de rester en mer là où un navire habité serait contraint de rebrousser chemin.

Une expansion internationale déjà en marche

Zero USV ne compte pas se limiter aux eaux britanniques. L’entreprise a noué un partenariat avec Leeway Marine, une société basée en Amérique du Nord, pour proposer des services de location ou de mission clés en main.

Objectif : pénétrer les marchés de la défense, de l’environnement et de la sécurité maritime dans des zones aussi variées que l’Arctique, le golfe de Guinée ou les détroits asiatiques.

L’arrivée de ces drones dans les flottes militaires et civiles est donc déjà amorcée. Leur coût reste à ce jour confidentiel, mais les économies générées par l’absence d’équipage et la longévité des missions laissent entrevoir une rentabilité redoutable.

Une mer sans marins, mais pas sans enjeux

Le drone maritime Oceanus12 XLR ouvre une nouvelle ère. Une mer où les navires sans hommes croiseront au large, plus autonomes que jamais, capables de missions longues et discrètes. Mais cette avancée soulève aussi des questions de droit international, de responsabilité en cas d’incident, et de cohabitation avec les navires civils.

Les drones de surface ne sont plus de simples gadgets technologiques. Ils deviennent des acteurs à part entière des équilibres maritimes. Et dans les années à venir, ils pourraient bien remplacer, ou épauler, des frégates entières sur certains théâtres.

Ce que Zero USV propose avec l’Oceanus12 XLR, c’est une vision du futur proche. Un avenir où les océans seront peuplés d’ombres silencieuses, surveillant, collectant, naviguant sans relâche… Et sans marins.

La France en retard par rapport à son éternel rival ?

D’après nos recherches, le DriX H-8 se distingue actuellement comme le drone de surface français offrant la plus grande endurance, avec une autonomie pouvant atteindre 10 jours et une portée d’environ 1 000 milles nautiques (soit environ 1 850 km). Il est particulièrement adapté aux missions de surveillance et de reconnaissance prolongées. D’autres modèles, comme le MAGELLAN et la gamme SeaQuest, offrent des capacités complémentaires, notamment en matière de modularité et de missions offensives ou défensives.

La France investit de manière continue dans le développement de drones navals de surface pour renforcer ses capacités maritimes, avec une attention particulière portée à l’endurance, à la modularité et à l’intégration de systèmes d’armement.

Pour l’endurance, force est de constater que l’avantage semble donc temporairement du côté de nos amis britanniques. Nous sommes cependant dans un domaine qui évolue à toute vitesse et nul doute que dans les semaines/mois à venir de nouveaux drones équivalents sortiront côté français !

Source : https://www.zerousv.com

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