Ce canon peut neutraliser un drone en une seconde : la Marine française installe le RapidFire sur ses nouveaux navires
La DGA vient de valider l’installation du canon RapidFire sur les nouveaux patrouilleurs hauturiers de la Marine nationale. Un système 100 % français capable de détruire un drone ou un missile à courte portée en quelques secondes. À l’heure où les menaces navales évoluent vers des formes plus rapides, furtives et asymétriques, la France riposte en misant sur un canon compact mais redoutablement précis.
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Une arme ultraprécise contre les menaces modernes
Le canon RapidFire de 40 mm est conçu pour répondre à une menace bien identifiée : les drones rapides, missiles de croisière et vedettes d’assaut. Il s’appuie sur des munitions télescopées A3B programmables, permettant d’exploser près de la cible pour un effet maximum. Le système peut tirer jusqu’à 180 coups par minute, avec une portée efficace de 4 000 mètres. Il est entièrement téléopéré, stabilisé gyroscopiquement, et s’intègre dans l’architecture optronique des navires modernes.
Une intégration progressive sur tous les nouveaux patrouilleurs
Le premier canon RapidFire destiné aux futurs patrouilleurs hauturiers (PH) a réussi ses essais industriels. Dès 2027, il sera intégré à bord des navires construits dans le cadre du programme piloté par la Direction générale de l’armement (DGA). Ces navires remplaceront progressivement les PHM de type A69 et les PSP de service public, aujourd’hui en fin de vie opérationnelle. Le RapidFire équipe déjà les bâtiments ravitailleurs de la classe Jacques Chevallier, et pourrait aussi armer les futurs chasseurs de mines et porte-avions de nouvelle génération.
Des performances à la hauteur des besoins opérationnels
Compact et modulaire, le RapidFire s’adapte à des navires de petite ou moyenne taille. Il peut être installé en rétrofit sur des plateformes existantes ou prévu dans la conception initiale. Il est doté d’un magasin de 140 obus prêts à tirer, et change de type de munitions en temps réel selon la menace. Cette polyvalence lui permet d’assurer une défense ponctuelle efficace, y compris en zone littorale ou lors d’opérations asymétriques.
Le futur des PH : entre autonomie et projection
Les dix nouveaux patrouilleurs mesureront 92 mètres de long pour un déplacement de 2 4000 tonnes. Leur autonomie de 30 jours leur permettra de parcourir 11 000 km sans ravitaillement. Leur propulsion diesel-électrique silencieuse est optimisée pour la surveillance prolongée. Ils embarqueront un radar 3D NS54, un sonar BlueWatcher, des radars de navigation Wartsila, des moyens optroniques et le nouveau système de combat SETIS-C. L’armement secondaire comprendra des mitrailleuses de 12,7 mm, des canons de 7,62 mm, voire un lance-missile Simbad-RC.
Un outil de souveraineté navale
Les navires seront répartis entre Brest, Cherbourg et Toulon, avec des déploiements possibles vers l’Afrique de l’Ouest ou l’océan Indien. Leur mission : assurer une présence continue, protéger les intérêts maritimes français, participer à des opérations de surveillance, d’évacuation ou humanitaires. Le RapidFire incarne cette capacité à réagir vite face à des menaces imprévisibles, en mer comme à terre. Avec son temps de réaction quasi instantané, il devient une pièce centrale de l’autodéfense navale française.
Un programme industriel stratégique pour la France
Le contrat, d’un montant de 900 millions d’euros, mobilise les chantiers Piriou, CMN et Socarenam, sous la coordination de Naval Group. La fabrication du RapidFire et de ses composants optroniques, radar et munitions reste 100 % nationale. Cette filière industrielle garantit la souveraineté technologique et renforce l’autonomie stratégique française, dans un contexte où les armées européennes cherchent à relocaliser leurs capacités de production de défense.
Un calendrier déjà en marche
Voici les étapes clés du programme des PH et de l’intégration du canon RapidFire :
Étape | Date | Détail |
Commande initiale | Mars 2023 | 7 navires commandés |
Livraison des premiers PH | 2027 | Début de l’intégration RapidFire |
Fin de livraison des 7 premiers | 2030 | Répartition sur 3 bases navales |
Commande des 3 derniers | 2031 | Livraison jusqu’en 2034 |
Source : Thales