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La Chine dévoile un nouveau concept de porte-drones aérien autonome capable de porter des nuées d’ailes métalliques sur le champ de bataille

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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La Chine dévoile un monstre volant : un avion sans pilote capable de lâcher 100 drones en vol. À quelques jours de son envol, Pékin retient son souffle. Un engin …

La Chine dévoile un nouveau concept de porte-drones aérien autonome capable de porter des nuées d'ailes métalliques sur le champ de bataille

La Chine dévoile un monstre volant : un avion sans pilote capable de lâcher 100 drones en vol.

À quelques jours de son envol, Pékin retient son souffle. Un engin volant jamais vu jusqu’alors est prêt à percer les nuages. Il ne transporte ni pilote, ni passagers mais une nuée d’ailes métalliques. Son nom : Jiu Tian (« Neuf Cieux » en chinois). Son rôle ? Libérer des centaines de drones pour saturer les radars et aveugler les défenses. Ce projet, piloté dans le secret par l’armée populaire chinoise, inquiète les stratèges occidentaux et fascine les ingénieurs. Car avec cet appareil, la guerre de demain ne se fera peut-être plus avec des chasseurs mais avec des essaims.

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Le Jiu Tian est un drone de très grande taille, propulsé par réaction, conçu pour voler à haute altitude et transporter jusqu’à 6 tonnes de charge utile. Dans cette soute allongée, il n’y a ni missiles ni bombes classiques. À la place : des dizaines, voire une centaine de petits drones, prêts à être largués en plein vol.

Une vidéo diffusée par la télévision d’État CCTV, relayée ensuite sur les réseaux, montre une simulation saisissante : des trappes s’ouvrent de chaque côté du fuselage, libérant simultanément une pluie de micro-drones. En vol groupé, ces engins sont capables de saturer un espace aérien, brouiller les radars ennemis, détecter des cibles et, dans certains cas, attaquer directement.

Ce système a été développé par l’Aviation Industry Corporation of China (AVIC), mastodonte aéronautique sous contrôle étatique, en collaboration avec le constructeur Xi’an Chida Aircraft Parts Manufacturing. L’appareil est officiellement destiné à des missions de transport sécurisé, de défense frontalière et de secours en zones hostiles. Officieusement, il marque une nouvelle étape dans l’automatisation du champ de bataille.

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Une stratégie inspirée de la nature

L’idée n’est pas nouvelle, mais elle n’avait jamais été industrialisée à cette échelle. Dans les années 2010, les armées occidentales testaient déjà les drone swarms, ou essaims de drones. Ces mini-robots volants communiquent entre eux pour adopter des tactiques collectives : encerclement, brouillage, harcèlement.

Le Jiu Tian porte cette stratégie à une échelle tactique supérieure : celle d’un vecteur unique capable de lancer l’ensemble de l’opération. Il agit comme un catalyseur, un amplificateur de force. Il pourrait s’approcher en silence, à haute altitude, et larguer ses drones qui prendraient le relais à basse altitude ou en vol stationnaire, jusqu’à atteindre des systèmes de défense ou des cibles mobiles.

Une telle coordination suppose des capacités d’intelligence artificielle avancées. Les drones secondaires doivent être capables d’agir de façon autonome, de changer de cible, d’adapter leur trajectoire et de maintenir la communication même en environnement brouillé. La Chine a fait de ces briques technologiques une priorité depuis plus de dix ans.

Une arme au service d’un message politique

La révélation du Jiu Tian intervient dans un climat de tension croissante avec Taïwan. Les manœuvres militaires chinoises autour de l’île se sont intensifiées. Les menaces d’annexion n’ont jamais été aussi explicites. Et Pékin entend démontrer qu’il dispose désormais de moyens technologiques capables de contourner les défenses anti-aériennes les plus modernes.

Les stratèges taïwanais savent qu’un système tel que le Jiu Tian, déployé à distance, pourrait précéder une attaque de plus grande ampleur. Il s’agirait d’un outil d’ouverture, destiné à désorganiser la défense aérienne avant une phase offensive plus classique. L’effet psychologique d’un ciel saturé de mini-drones pourrait paralyser la chaîne de commandement adverse.

Ce n’est pas un hasard si cette annonce est intervenue à quelques jours d’un discours du président taïwanais Lai Ching-te, appelant les démocraties occidentales à resserrer leurs liens face aux menaces autoritaires. Le Jiu Tian est autant un signal qu’un prototype.

Un défi direct à la suprématie américaine

La Chine ne cache plus ses ambitions. Face à l’hégémonie américaine dans le domaine des drones de combat, elle entend présenter une alternative, voire une supériorité. Le MQ-9 Reaper, bien que redouté, reste un appareil à mission unique. Le Jiu Tian joue sur la multifonctionnalité : reconnaissance, guerre électronique, saturation, logistique. Et surtout : sans dépendre d’un opérateur humain en temps réel.

Les États-Unis et leurs alliés se retrouvent confrontés à un dilemme. Doivent-ils investir massivement dans la lutte anti-drones, au risque d’entrer dans une spirale coûteuse ? Ou doivent-ils eux aussi développer leur propre génération de vaisseaux-mères aériens ? Car dans ce nouveau théâtre d’opérations, c’est la vitesse de production et de déploiement qui fait la différence.

Avec le Jiu Tian, la Chine envoie un message clair : elle est prête à réécrire les règles du combat aérien. Et elle le fera sans demander la permission.

Un ciel de plus en plus peuplé… sans pilote

Dans cette course aux technologies de rupture, le Jiu Tian s’impose comme une figure symbolique. Une machine conçue pour n’avoir besoin de personne à bord, ni même dans un cockpit à distance. Un engin qui décide, agit, frappe en réseau. Une vision terrifiante pour certains, révolutionnaire pour d’autres.

Derrière ses lignes métalliques se dessine un avenir où le ciel ne sera plus le domaine des pilotes héroïques, mais des systèmes intelligents, muets, invisibles, nombreux. Le Jiu Tian ne vole pas seul : il emmène avec lui une nouvelle doctrine de la guerre. Une doctrine silencieuse. Algorithmique. Et sans visage.

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