Inspiré d’un char de combat, blindé comme un bunker et capable de déminer à distance, le BMR-3MA est l’un des engins les plus redoutables jamais alignés par Moscou. Son objectif : déblayer les champs de mines pour laisser passer les troupes.
Derrière son allure menaçante, ce colosse mécanique incarne un tournant dans la doctrine russe, qui mise désormais sur la protection de l’équipage et l’autonomie numérique pour gagner du terrain en zones minées.
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Une plateforme blindée conçue pour survivre
Le BMR-3MA Vepr repose sur le châssis du char T-90A, l’un des plus modernes de l’arsenal russe. Il pèse 51 tonnes, est propulsé par un moteur diesel de 840 chevaux et peut rouler jusqu’à 53 km/h sur route, avec une autonomie de 550 km. Son habitacle est une cabine blindée soudée, renforcée par des plaques d’acier et protégée par un blindage réactif de type Kontakt-1, équivalent à celui d’un char de combat.
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Une protection renforcée pour l’équipage
Contrairement à beaucoup d’engins russes, le Vepr est pensé pour sauver des vies. Il embarque un système CBRN (contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires), un fond renforcé contre les mines, et un système de survie avec eau, nourriture, chauffage, toilettes et air conditionné pour 48 heures d’autonomie. Cinq personnes peuvent embarquer : deux opérateurs (conducteur et chef de bord) et trois sapeurs, prêts à intervenir directement sur le terrain en cas de besoin.
Un arsenal défensif embarqué
Le Vepr n’est pas sans défense. Il est armé d’une mitrailleuse Kord de 12,7 mm, montée sur tourelle téléopérée, et de lance-grenades fumigènes pour masquer ses mouvements. Ces outils lui permettent de tenir sa position face à une menace légère et d’éviter d’être une cible facile pour les drones ou les équipes antichar.
Un rouleau compresseur à mines
L’arme principale du Vepr est son dispositif TMT-S, un système de déminage mécanique qui roule devant le véhicule pour faire exploser les mines à pression, magnétiques ou radio-commandées. Le système est couplé à un brouilleur électromagnétique pour neutraliser les mines à déclenchement à distance, ainsi qu’à des dispositifs pour contrer les mines à capteurs acoustiques ou infrarouges.
Une fonction téléopérée pour limiter les risques
Le système Passage-1 permet au Vepr de fonctionner en mode autonome, sans équipage à bord, dans les zones les plus dangereuses. Une fois le passage sécurisé, les troupes peuvent suivre. Son logiciel de cartographie des mines enregistre chaque déclenchement et envoie les coordonnées précises à l’état-major pour planifier les itinéraires ou les futures opérations de déminage.
Une efficacité prouvée sur le terrain
Déployé en Ukraine, le Vepr a démontré sa robustesse : aucun exemplaire n’a été détruit à ce jour. Il a permis aux forces russes de maintenir leur rythme d’avancée malgré des zones fortement minées. Son utilisation en robotisation renforce la sécurité des soldats, tout en préservant les chars pour les combats. Un vrai atout tactique dans un conflit où les mines ralentissent tout.
Un engin rare, mais très convoité
Fabriqué à partir d’un châssis de T-90, le BMR-3MA coûte cher et mobilise des ressources précieuses. Chaque Vepr construit, c’est un char de moins pour l’armée russe. Mais son potentiel à l’export attire déjà des pays comme l’Irak, intéressés par ses capacités contre les engins explosifs improvisés (IED). À terme, Moscou pourrait en produire davantage si la demande augmente.
Source : National Interest