Le Danemark fait un retour remarqué dans la défense antiaérienne terrestre avec l’achat de missiles VL MICA français, marquant une étape clef pour l’Europe et un signal fort face aux menaces modernes.
Pour la première fois depuis deux décennies, le Danemark se dote de moyens de défense sol-air grâce à la technologie française. L’accord avec MBDA, signé en juillet 2025, s’inscrit dans une montée en puissance rapide, réponse directe à un contexte géopolitique de plus en plus instable. Cette acquisition, qui s’intègre à un dispositif multi-couches, reflète un virage stratégique opéré par Copenhague pour préparer son territoire à affronter des menaces aériennes modernes.
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Une commande stratégique dans un contexte tendu
Le 24 juillet 2025, le ministère danois de la Défense signe un contrat avec MBDA France pour deux systèmes complets VL MICA. Cette opération est financée par le fonds d’accélération danois, créé pour répondre rapidement aux besoins militaires urgents. Le choix du matériel français suit l’avis du chef d’État-major danois et s’inscrit dans une stratégie plus large de reconstruction capacitaire.
Une réponse à vingt ans de vide capacitaire
Depuis le retrait du système HAWK en 2004, le Danemark ne disposait plus de défense sol-air terrestre. Cette absence critique a été dévoilée par la guerre en Ukraine, poussant Copenhague à agir. La livraison des deux unités VL MICA est attendue pour mi-2026, avec une mise en service prévue d’ici la fin de la même année. Une trentaine de soldats opéreront chaque unité.
Des caractéristiques techniques taillées pour les menaces actuelles
Le missile VL MICA est un engin à lancement vertical capable d’engager des avions, drones, missiles de croisière et bombes guidées. Il mesure 3,1 mètres, pèse 112 kg et peut atteindre des cibles à 20 km de distance et jusqu’à 9 144 mètres d’altitude. Sa configuration en salves permet de neutraliser quatre cibles différentes en 6 secondes. Le système entier se déploie en 10 minutes et se recharge en 15 minutes.
Une architecture modulaire pour une intégration optimale
Chaque unité est composée de :
- un poste de commandement tactique,
- un radar tridimensionnel monté sur véhicule,
- de trois à six lanceurs verticaux,
- un centre opérationnel pour la coordination et la communication.
L’ensemble est mobile, interopérable OTAN, et stocké en temps de paix sur les bases de Skalstrup et Skrydstrup, mais peut être projeté en urgence.
Une compétition européenne très disputée
Le Danemark a analysé dix offres venues de pays comme l’Allemagne, la Turquie ou encore Israël. Trois systèmes ont été retenus pour leur performance opérationnelle et leur interopérabilité OTAN : VL MICA, NASAMS et IRIS-T SLM. Ce choix soutient aussi l’industrie européenne de la défense, tout en répondant à une menace pressante. Le coût, environ 10 à 15 % plus élevé, est assumé au nom de l’urgence.
Une stratégie à plusieurs niveaux
Le dispositif JBL danois reposera sur trois niveaux :
- VL MICA et NASAMS pour la défense de points sensibles,
- IRIS-T SLM pour la défense d’aires plus larges,
- et à l’horizon 2028, l’acquisition d’un système longue portée comme le Patriot PAC-3 MSE ou le SAMP/T NG.
Le tableau ci-dessous précise le calendrier prévisionnel :
Événement | Date |
Signature du contrat MBDA | 24 juillet 2025 |
Livraison des deux VL MICA | mi-2026 |
Mise en service opérationnelle | fin 2026 |
Arrivée IRIS-T SLM via ESSI | 2026-2027 |
Choix système longue portée | fin 2025 |
Entrée en service longue portée | 2028 |
Source : Ministère des armées Danoises